Cartographie de la polarisation des territoires français

Nous avons décidé d'axer nos premiers efforts sur le diagnostic et la visualisation d'un effet de "polarisation" spatiale et sociale en France. Notre démarche vise à construire une représentation intuitive de l'organisation géographique de l'économie française, ainsi que des dynamiques de cette organisation. Le but est de pouvoir juger visuellement de la concentration de l'activité économique dans des territoires plus restreints (celui des métropoles), et d'une concentration des revenus aux mains d'une part plus réduite de la population.

Quoique la polarisation géographique soit bien entendu un phénomène complexe, incluant notamment l'accès aux services et d'autres variables difficiles à étudier économiquement, nous allons nous concentrer sur la représentation d'un jeu limité de variables traduisant à notre sens l'intégration économique d'un territoire. La densité de population, premièrement, est une image fidèle de l'urbanisation d'un territoire. Le revenu médian, ensuite, permet de mesurer le niveau de richesse localement accessible par le travail pour des personnes ayant un niveau socio-économique intermédiaire ; et constitue donc une image du niveau de vie médian. Le quotien interdécile, enfin, mesure l'écart local entre les résidents les plus pauvres et les plus riches, et représente donc le niveau de polarisation socio-économique local.

Ce jeu de variables nous permettra de caractériser la polarisation inter-ZE - via l'étude des disparités entre revenu médian par UC, représentant le revenu typiquement accessible par le travail au sein d'une ZE - et intra-ZE - via l'étude du quotient interdécile. Ces phénomènes pourront être étudiés en lien avec le niveau de densité des UC et donc de "métropolarité" des territoires. Leur représentation visuelle constitura donc un premier niveau d'analyse du phénomène de métropolarisation français.

Cartes

Nous avons décidé de construire des cartes statiques de chaque grandeur décrite ci-haut aux extrêmes de notre période d'étude (en 2001 et 2016), ainsi que des cartes dynamiques couvrant toute la période. Les grandeurs sont à chaque fois représentées dans l'espace logarithmique, afin de compenser le large niveau de variation. Le changement de la composition des ZE (passant de la convention 1990 à la 2010) ayant eu lieu entre 2008 et 2009, nous oblige à couper en deux nos représentations dynamiques qui couvrent donc respectivement les périodes 2001-08 et 2009-16.

On peut trouver à cette adresse une carte délimitant les ZE1990 et les ZE2010, reconstruites selon les géographies communales et les compositions des ZE fournies par l'INSEE. L'augmentation de la surface des ZE durant cette période, traduisant l'extension de l'influence des pôles régionaux et constatée par l'INSEE dans son rapport, est ici visible à l'oeil nu.

Démographie

Choropleth - Densité des Unités de Consommation - 2001.html

Choropleth - Densité des Unités de Consommation - 2016.html

TimeSlider - Nombre d'Unités de Consommation - 2001 to 2008.html

TimeSlider - Nombre d'Unités de Consommation - 2009 to 2016.html

Revenu médian

Choropleth - Revenu médian - 2001.html

Choropleth - Revenu médian - 2016.html

TimeSlider - Revenu médian - 2001 to 2008.html

TimeSlider - Revenu médian - 2009 to 2016.html

Quotient interdécile

Choropleth - Quotient interdécile - 2001.html

Choropleth - Quotient interdécile - 2016.html

TimeSlider - Quotient interdécile - 2001 to 2008.html

TimeSlider - Quotient interdécile - 2009 to 2016.html

Interprétation

Nos cartes permettent de constater à l'oeil nu l'existence d'un effet de polarisation spatiale : ainsi, les zones les plus densément peuplées sont des zones où les salaires comme les inégalités sont les plus élevés (sans que cette relation ne soit réciproque). Ce résultat implique l'existence d'une polarisation des revenus vers les zones les plus peuplées, et plus spécifiquement vers les populations les plus riches de ces zones.

Notre caractérisation reste toutefois à ce stade très superficielle, et surtout elle ne permet pas une étude dynamique de la polarisation géographique. Nous allons donc nous attacher à quantifier la polarisation géographique en France, afin d'ensuite pouvoir en étudier les déterminismes structurels.